De Dali à Berlin.

Les jeunes, ça sent la fin du congé sabbatique là.

Je suis de retour à Berlin, et je clos mon petit "tour du monde".
De Dali à Berlin j'en aurai vu de toutes les couleurs.

Si j'ai quelque peu dévié de mon itinéraire initial* pour suivre le vent, les bons conseils de voyageurs ou locaux croisés de-ci de-là, je n'ai pas regretté une seconde de profiter de cette liberté incroyable et si rare qu'est celle de n'avoir aucune contrainte.

Je rentre à Paris (vendredi) avec le sourire, ravie de reprendre une vie plus stable, de retrouver le confort du sédentaire et surtout les bonnes ondes des potes et de la famille !

Merci à vous de m'avoir suivie, ça a été un vrai plaisir pour moi ce petit blog !

Alors si vous avez des questions sur telle ou telle destination ou si vous voulez recevoir l'adresse de mon prochain blog (pas pour tout de suite tout de suite hein!), envoyez-moi un petit mail !

Bon vent à tous !

Nath






*itinéraire initial : 3 mois à Dali, 3 mois à Berlin en mode peinture intensive :-)

"Comme c'est beau... !"

Kewpie

Et oui, hier je me plaignais de ne pas être victime du syndrome de Stendhal, alors aujourd'hui, on a mis le paquet !

Entre le quartier juif, ses incroyables bâtiments Art-Nouveau, ses synagogues et surtout son très émouvant cimetière 

Des tombes sur 3 niveaux

Les rencontres surprises dans les parcs publics (ici au sénat)

Pour rappel, je n'ai pas de zoom :)

 Et puis surtout une collection d'art moderne extra, dans un musée un peu loin du centre, complètement délaissé des touristes avec entre autres pépites, des artistes tchèques + ou - connus et tous, à leur manière, envoûtants :

Mucha

Kupka

Et une collection dite "d'art de France" tout aussi extraordinaire, il n'en manquait pas un (de Seurat à Gauguin, de Picasso à Toulouse Lautrec, de Renoir à Rodin...) --> mon musée préféré !!

Bref Prague, ça me fait encore et toujours le même effet ! J'adooooore :)

Bouillons

Depuis 2 jours, c'est la plongée dans des univers plein de mystères et de magie !

A Budapest, on a visité le célèbre cimetière Kerepesi, fondé en 1847, plus grand que le père Lachaize et au tombeaux magnifiques :

"les tombeaux rivalisent de hardiesse pour former autant de compositions savantes et parfois énormes. Beaucoup de statues sont grandeur nature, et présentent les défunts dans leur environnement. La symbolique y est très forte, tant pour les monuments du XIXe siècle que pour ceux de l’ère communiste"

http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1459

Hier soir, très tard (après 7h de bus :) on a atterrit à Prague, dans une auberge INCROYABLE ! Des auberges écolos j'en ai fait plein, mais là, c'est complètement dingue, il y a des arbres partout, des oiseaux empaillés, des plantes dessinées sur les murs, bref, c'est pas fait à moitié ! Une forme d'Art Nouveau contemporain 3D en quelques sortes !

 Et puis on a passé la journée à marcher sur les pavés pragois, une architecture bien sûr décapante, entre l'art nouveau (le vrai :), le baroque, le cubisme, le gothique, les églises à tous les coins de rue...

Mais aussi beaucoup de touristes, et donc certainement moins de magie qu'en plein automne, sous la neige, de nuit (=le souvenir que j'en ai de la dernière fois :).
Pas de syndrome de Stendhal cette fois-ci !

NB "Le syndrome de Stendhal est une maladie psychosomatique qui provoque des accélérations du rythme cardiaque, des vertiges, des suffocations voire des hallucinations chez certains individus exposés à une surcharge d'oeuvres d'art. (...)
Ce syndrome est appelé ainsi en référence à l'expérience vécue par l’écrivain français Stendhal lors de son voyage en Italie, à l’étape de Florence, en 1817. Il écrit alors :

« J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber. »

— Rome, Naples et Florence, éditions Delaunay, Paris - 1826, tome II, p. 102"

Réchauffée ?

A Budapest aujourd'hui il faisait très très chaud, alors on a décidé de sortir un peu de la ville prendre le frais (c'était une journée à aller aux bains mais on l'avait déjà fait hier). On est donc allées à Szentendre (ça se prononce Saint-André - bien pratique), à 40 min de train de Buda.

C'est un village très joli, avec des collines truffées de petites églises, des palais baroques et des ruelles pavées. Normalement il y a foule de touristes mais aujourd'hui il faisait vraiment trop chaud pour se balader en plein soleil... nous on s'en est donné à coeur joie ! Mais on a qd même fini par se réfugier dans la maison du père Noël. (tout ça est bien anachronique :)

Besoin d'espace ?

Un petit séjour du côté de Budapest vous fera le plus grand bien !

Ici on voit grand, et on ne se marche pas sur les pieds ! Ci-dessus le parc de Varosliget, avec son bois et ses pelouses immenses, en plein centre ville.

Juste à côté, les bains Szechenyi, un des plus grands établissements thermaux d'Euope (3 piscines extérieures, 15 bains / saunas / hammams à l'intérieur, avec une eau entre 16 et 40°C). Le thermalisme est pratiqué depuis des siècles à Budapest et les établissements ne manquent pas. Par contre les prix ayant nettement augmenté, afflux touristique oblige, on y compte de moins en moins de petits retraités hongrois dont c'était une des activités favorites...

Côté monuments, on voit grand aussi.

La place des héros avec l'ange Gabriel

Côté dose de crème dans un plat de pâtes également :)

Et côté fiesta pareil. Ici on fait la fête dans des immeubles entiers (enfin en ruines) abandonnés / réaménages (un peu comme à Berlin)

Un petit bout de la cour du Szimpla, "bar de ruines", "un des lieux les plus emblématiques de la jeunesse hongroise" dit-on

Et pour finir la soirée, déjà enivrée par tant d'espace, j'ai goûté à la boisson nationale : la Palinka, une eau-de-vie, pouvant être faite à partir de pleins de fruits (pommes, coing, abricot, prune..)

Pas mal mais je réfère la Jägermeister !

... Et sur les pas d'Emmi Pikler

A Budapest, une dénommée Emmi Pikler a révolutionné les orphelinats dans les années 1950. C'est ma chère roomate qui me l'a appris, alors on est parties sur les traces de cette grande dame. 

"Diplômée de la faculté de médecine de Vienne, Emmi Pikler s'installe à Budapest où on lui propose, en 1947, de prendre la direction de la pouponnière de Loczy, créée pour les orphelins de guerre. Elle met alors en place une approche éducative et médicale innovante, en posant comme principes la libre activité de l’enfant, son bien-être corporel, la qualité du soin et la relation privilégiée avec l’adulte qui s’en occupe ('référent'). Très vite, la formidable réussite de Loczy fait école. Et aujourd'hui encore, la philosophie d'Emmi Pikler jouit d'un intérêt grandissant."

Bref, on a voulu retrouver cette fameuse pouponière de Loczy. A l'auberge de jeunesse, personne ne connaissait mais on nous a trouvé une adresse sur Internet, rue de Loczy ça semblait pas mal.

Alors on a marché, marché, marché...

... Traversé le Danube (c'est vraiment large le Danube !) pour passer de Pest (dire "pecht" sinon c'est vexant parait-il), à Buda (à l'Ouest, les 2 ont fusionné en 1873 pour créer Budapest),

on a grimpé en haut de la coline du chateau

L'église saint Mathias et ses toits en tuiles peintes, sur la colline (oui oui j'ai eu la flemme de reculer pour prendre la photo ;)

... puis on est redescendues avant de regrimper, de redescendre, de regrimper... (j'avais l'impression d'être à San Francisco)



Et puis on a trouvé ça :



L'orphelinat des années 50 est devenu une crèche relative au ministère de la justice et elle était en plein travaux. Heureusement on a croisé une grand-mère en train de faire son jardin, dont le beau regard tout bleu s'est illuminé quand on lui a montré le nom d'Emmi Pikler, et qui nous a confirmé que c'est bien là que tout a commencé. Enfin aujourd'hui apparemment cette méthode Lozci est bien plus à la mode en France et en Allemagne qu'ici, et plutôt en crèches qu'en orphelinats (ce qui la dénature complètement ajouterait ma roomate !)

On a décidé de faire le retour à pieds en empruntant un chemin différent, on a marché, marché, marché, on est re-rentré dans mon plan (merci la boussole), on a traversé des zones résidentielles, des zones pas très touristiques

Et puis on s'est retrouvé en plein centre ville, on a longé le Danube, bref en 10 heures on a fait le tour de la ville ! Pfiou !

Le Parlement

Sur la route de Budapest...

Me voilà repartie sur les routes donc, de l'Europe centrale cette fois-ci (et pas pour très longtemps hélas!).

Le dépaysement a démarré au départ de Dresde. Je me suis retrouvée en face d'un très sympathique Mongol

Oglgl (enfin quelque chose comme ça - impossible de retrouver le petit morceau de papier sur lequel il m'a noté ses coordonnées au cas où je passe dans son pays), bref ce jeune homme fait un MBA en Allemagne. Dans son pays il y a 3 millions d'habitants et 60 millions de têtes de bétail, les recettes liées à l'extraction minière sont reversées par le gouvernement à l'ensemble de la population, aucune des puissances (Chine, Russie) qui l'entoure n'a réussi à envahir la Mongolie et si Oglgl reçoit un 2ème cheval alors qu'il en a déjà 1, il me le donne parce que pourquoi avoir 2 chevaux si 1 suffit. Voilà sa jolie philosophie de vie et un petit résumé de ce qu'il m'a expliqué sur son pays (ça a l'air top d'ailleurs !)

Arrivée à Budapest, je me voyais déjà cavaler dans les plaines mongoles à dos de cheval semi-sauvage mais j'ai finalement pris le métro, tout aussi envoûtant ceci dit, des très vieilles rames qui grincent et font kliquetic kliquetic kliquetic.

Et puis ce soir, Ooo mais je la connais ma roomate de lit !

yeah !!!